C’est un projet qui est sur la table de l’Union Européen depuis novembre 2022. A cette date, Bruxelles a présenté une nouvelle réforme, dénommée Euro 7, qui visait à réduire la pollution de l’air liée au transport routier d’ici 2025, quelle que soit la motorisation des véhicules. Malheureusement, le 22 mai 2023, la France et sept autres pays européens ont publiquement annoncé leur mécontentement face à cette initiative. La pression des pays européens ne cesse de s’accroître, le gouvernement français étant à l’avant-garde de cette réclamation. Mais la Norme Euro 7, en quoi consiste-t-elle exactement ? Pourquoi cette réforme suscite-t-elle autant de réactions négatives ?
Les équipes du Mag Tressol-Chabrier sont parties à l’enquête !
L’Euro 7, c’est quoi ?
L’Euro 7 est une norme d’émission automobile proposée pour les véhicules en Europe. Il s’agit d’une réglementation visant à définir des limites plus strictes en matière d’émissions de polluants pour les véhicules neufs afin de réduire leur impact sur l’environnement et la santé publique.
La norme Euro 7 fait suite aux normes Euro précédentes, telles que l’Euro 6d, qui imposent déjà des limites d’émission de polluants, notamment les oxydes d’azote (NOx) et les particules fines. L’objectif principal de l’Euro 7 est de réduire davantage ces émissions, en introduisant des critères plus stricts et en incluant de nouveaux polluants à prendre en compte.
Pour le moment, les détails spécifiques de la norme Euro 7 n’ont pas encore été finalisés, car elle est toujours en phase de développement et de discussion entre les autorités réglementaires, les constructeurs automobiles et d’autres parties prenantes. Cependant, il est probable qu’elle impliquera des limites plus strictes pour les émissions de polluants, une surveillance plus précise des émissions en conditions réelles de conduite, ainsi que des tests plus rigoureux pour garantir la conformité des véhicules aux normes.
L’Euro 7 vise à stimuler l’innovation technologique dans le secteur automobile, en encourageant l’adoption de technologies plus propres, telles que les systèmes de post-traitement des gaz d’échappement, les moteurs plus efficaces et les solutions électrifiées. Cela contribuera à améliorer la qualité de l’air et à réduire l’impact environnemental des véhicules en circulation.
Va-t-on vers une annulation de l’Euro 7 ?
Huit pays européens ont averti que l’adoption des nouvelles normes imposées par la Commission européenne pour les véhicules à moteur thermique, désormais connues sous le terme Euro 7, pourrait inhiber les investissements des constructeurs automobiles dans l’électrification des voitures. La Bulgarie, la Hongrie, la Pologne, la République Tchèque, la Roumanie, la Slovaquie, l’Italie et la France ont signé le document, selon lequel si les constructeurs européens font grand cas de cet objectif, ils risquent de se retrouver à la traîne de leurs concurrents américains et asiatiques. Certaines angoisses de l’Allemagne, considéré comme le moteur de l’industrie automobile européenne, se sont ajoutées à celles des autres, bien que le pays n’ait pas signé le texte. Effectivement, l’Allemagne partage l’opinion que l’échéance de 2025 imposée par la nouvelle norme Euro 7, est trop courte.
Malgré sa contestation par l’industrie automobile, cette nouvelle norme européenne n’obtient pas l’approbation unanime. Huit gouvernements se sont exprimés contre ce texte, exprimant leur « hostilité » à toute nouvelle réglementation relatant aux gaz d’échappement des voitures et des utilitaires légers, incluant leurs conditions de test et/ou leurs limites d’émissions.
Après que les Eurodéputés et les États membres aient trouvé un accord pour limiter les véhicules à moteur thermique d’ici 2035, les pays opposants exhortent la Commission européenne à assumer des positions raisonnées et pragmatiques. Adolfo Urso, le ministre italien des Entreprises, s’est félicité que « de nombreux pays rejoignent l’Italie pour défier Bruxelles à propos de ce texte ». Il semble en effet que ce texte puisse être trop rigoriste pour une industrie automobile européenne qui offre des emplois à près de 13 millions de personnes.
Pendant ce temps, les défenseurs de l’environnement critiquent la norme Euro 7 pour ne pas aller suffisamment loin en matière de réduction des émissions de gaz et blâment même l’Europe d’avoir accordé un passe-droit aux lobbys automobiles. Les membres de l’Union devront donc s’investir pour trouver un terrain d’entente afin de présenter un texte consensualisé au Parlement européen.
Bref, vous l’aurez compris, après le feuilleton de la fin des voitures thermiques prévue en 2035, la Norme 7 sera le sujet brûlant pour la période estivale pour les états membres de l’Union Européenne. Un des nombreux chapitres de la saga Norme 7 vient d’être écrit et on pense qu’il sera constitué de nombreux chapitres.